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Bien vivre chez soi : renforcement du pouvoir d'agir des communautés en regard du soutien à domicile des personnes aînées

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Bélanger, Louise et Bourque, Denis et Lemelin, Lucie et Benoit, Monique et Rouiller, Murielle (2020). Bien vivre chez soi : renforcement du pouvoir d'agir des communautés en regard du soutien à domicile des personnes aînées. Rapport de recherche. Université du Québec en Outaouais, Gatineau.

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Résumé

Pour soutenir les personnes aînées et augmenter leur bien-être il est recommandé de les considérer comme des expertes de leur vie, d’avoir un dialogue constructif avec elles au sujet de leur santé, de lutter contre l’isolement et de faire la promotion d’une attitude positive face au vieillissement. L’autonomisation des personnes aînées, ainsi que de leurs proches et de la communauté dans laquelle elles vivent, permet d’augmenter leurs connaissances et leurs capacités décisionnelles quant aux défis auxquels elles sont confrontées. La mobilisation du pouvoir d’agir personnel, interpersonnel, social et politique est une démarche favorisant cette autonomisation. Elle améliore les compétences des personnes concernées, mais exige une participation active de celles-ci.

Pour développer le pouvoir d’agir de communautés en regard du soutien à domicile des personnes aînées une recherche-action a été réalisée. Le but de l’étude est cohérent avec la politique « Vieillir et vivre ensemble. Chez soi dans sa communauté au Québec » encourageant les communautés à trouver des solutions collectives, novatrices, adaptées aux priorités du milieu et aux besoins des personnes aînées.

La présente étude a eu lieu dans une municipalité régionale de comté québécoise (MRC), plus précisément dans trois municipalités de cette MRC. Les municipalités choisies variaient en regard de la taille, de la situation socio-économique, des préoccupations et de la langue. L’équipe de recherche était composée de quatre chercheurs de l’Université du Québec en Outaouais, soit deux infirmières, une sociologue, un organisateur communautaire, et de quatre personnes provenant de la Table autonome des aînées des Collines (TAAC).

La population ciblée dans chaque municipalité étaient les personnes aînées vivant à domicile, les proches aidants de ces personnes et les représentants des organismes de la santé, municipaux et communautaires. Dans chacune des municipalités, un premier échantillon composé de 15 personnes âgées vivant à domicile et acceptant de participer à une entrevue a été recruté. Le deuxième échantillon était un groupe de réflexion action (GRA) regroupant 12 personnes, principalement des personnes aînées et des proches aidants de personnes aînées vivant dans la municipalité. Un représentant provenant d’un organisme communautaire, un du Centre intégré de services sociaux et de la santé de l’Outaouais (CISSSO) et un de la municipalité faisaient aussi partie de cet échantillon. Les membres du GRA ont accepté de participer à une entrevue de groupe et à environ sept rencontres sur une période de deux ans visant le choix d’une intervention et la mise en oeuvre de celle-ci.

Le premier cycle de l’étude consistait à explorer les forces personnelles et communautaires aidant les personnes aînées vivant à domicile, ainsi que leurs défis, réfléchir collectivement aux solutions envisageables et, enfin, choisir une intervention et planifier son implantation. Les résultats obtenus lors du premier cycle indiquent que les défis auxquels les personnes aînées sont confrontées sont l’obligation de quitter le domicile en cas d’incapacité, l’adaptation à la perte d’autonomie relativement au transport disponible pour contrer l’isolement social et géographique, l’entretien intérieur et extérieur du domicile et l’alimentation. Quant aux forces personnelles et communautaires, les résultats mettent en évidence le soutien d’un réseau informel, le bien-être qu’offre la vie à la campagne, la liberté associée au permis de conduire, l’accès à un transport ou à la livraison, le sentiment d’appartenance et de sécurité relie à son
domicile et à sa communauté et, enfin, le fait d’être actif, en santé, positif et persévérant et d’avoir des projets. Les interventions choisies concernent le soutien à l’entretien extérieur de la maison; le transport communautaire relativement aux besoins autres que médicaux et; les démarches visant un projet d’habitation intergénérationnelle. Ces choix sont cohérents avec divers écrits relatifs à l’expérience de vieillir dans sa communauté.

Lors du deuxième cycle, les interventions choisies ont été mises en oeuvre, ajustées et évaluées. En fait, la durée de l’étude, ainsi que la participation et l’engagement des membres des GRA, sont des facteurs expliquant ces résultats. De plus, le nombre de personnes et d’organismes concernés par l’intervention envisagée a augmenté le niveau de complexité et influencé également les résultats.

En ce qui concerne la participation et l’engagement, la qualité et la souplesse du processus d’action collectif ont été des facteurs facilitants. Entre autres, dans une des municipalités, les membres du groupe de réflexion action n’étaient pas prêts à identifier une intervention spécifique lors de la troisième rencontre, comme le prévoyait le calendrier de la recherche-action. Ce processus plus long de choix de l’intervention leur a permis de faire des apprentissages et d’identifier plusieurs forces. Ils ont constaté qu’ils avaient une capacité à communiquer et à travailler ensemble, ainsi qu’un pragmatisme qui leur a évité de choisir une intervention ayant déjà été tentée ou qui n’était pas réaliste. De plus, ils ont collectivement fait des efforts pour être assidus aux rencontres, partager la charge et surtout s’impliquer.

Malgré le fait que les interventions n’ont pas été mises en oeuvre dans leur intégralité, les actions posées
par les membres des GRA leur ont permis de mieux connaitre les ressources existantes, de prendre conscience de l’ouverture et de la disponibilité de certaines d’entre elles et d’identifier ce qui était difficile pour eux (p.ex., faire des demandes de subvention). Le rôle des intervenants dans la présente étude, soit les chercheurs de l’UQO et des intervenants du TAAC, a été celui d’agent de changement en aidant les communautés à identifier ce qui était important pour eux, mais aussi en recréant un mouvement lorsqu’il y avait un blocage et en élargissant le monde des possibles. Cette aide a été donnée principalement lors des rencontres des GRA, mais aussi entre ces rencontres, et ce, avec le soutien de la TAAC.

La proximité de la TAAC avec les communautés et sa sensibilité aux besoins des aînés ont été essentielles. De plus, les élus municipaux ont aussi été aidants. Les interventions choisies par les GRA répondent à des besoins qui dépassent la seule capacité endogène des communautés et qui appellent, sous une forme ou une autre, le soutien de politiques ou de programmes publics. Même si les communautés font preuve d’une volonté de prise en charge des besoins en soutien à domicile des personnes aînées, cette mobilisation sociale ne peut se suffire à elle-même et doit être soutenue à la fois dans les processus d’action collectif (p.ex., soutien professionnel, présence adéquate des institutions et des élus locaux) et aussi dans la mise en oeuvre des interventions identifiées (p.ex., accès au financement, assouplissement des normes institutionnelles).

Le processus utilisé dans la présente étude et les résultats obtenus encouragent son transfert dans des milieux similaires. Toutefois, étant donné les limites décrites et les tensions qui existent entre l’autonomie des participants, étant principalement des personnes aînées, et l’expertise provenant principalement des chercheurs et de la TAAC, certaines améliorations sont souhaitables en regard des différentes étapes, de la durée, du recrutement, du processus de choix de l’intervention et du leadership.

Type de document: Monographie (Rapport de recherche)
Départements et école, unités de recherche et services: Sciences infirmières
Date de dépôt: 11 janv. 2021 20:15
Dernière modification: 11 janv. 2021 20:15
URI: https://di.uqo.ca/id/eprint/1211

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