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Les activités forestières innovatrices et le développement régional dans un contexte de crise

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Levasseur, Sandrine (2014). Les activités forestières innovatrices et le développement régional dans un contexte de crise. Mémoire. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences sociales, 132 p.

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Résumé

Le présent mémoire porte sur l’industrie forestière et sa contribution au développement des régions canadiennes. Bien que cette industrie ait joué un rôle crucial dans le développement de nombreuses régions canadiennes (Comité permanent de l’agriculture et des forêts, 2009), plusieurs tendances récentes (ouverture des marchés, contentieux sur le bois d’œuvre, montée de la conscience environnementale, émergence des médias électroniques, etc.) ont affecté le dynamisme de ce secteur au point de miner fortement sa contribution au développement régional canadien.
Tel que cité par Radio-Canada (2011), Paul Saint-Laurent, directeur régional du ministère des Ressources naturelles, et Luc Bouthillier, professeur de politique forestière de l’Université Laval, parlent d’un secteur forestier en déclin et vont même jusqu’à qualifier de sans précédent la présente crise. Cette crise forestière s’inscrit en parallèle à la crise qui sévit plus généralement au sein des entreprises manufacturières (CST, 2006 et 2008; Burt et Poulin, 2008). Les secteurs d’activités plus sensibles à la conjoncture économique, tels le secteur manufacturier et le secteur des ressources primaires, occupent aujourd’hui une portion moindre dans l’économie canadienne (Howlett et Brownsey, 2007). Les nouvelles tendances du commerce international ont modifié les échanges internationaux. Parfois, il s’avère plus rentable d’importer des produits manufacturiers des pays producteurs à faibles salaires.
Tout comme il s’avère parfois plus dispendieux d’exporter nos produits manufacturiers lors d’une appréciation du dollar canadien par rapport aux devises étrangères. Dans un tel contexte, ces entreprises doivent choisir entre d’une part comprimer leurs coûts par la mise à pied et la fermeture d’usines, et d’autre part réorienter leur production vers des produits à valeur ajoutée plus élevée. Que ce soit du côté des institutions privées ou des institutions publiques, tous préconisent désormais l’innovation comme étant la solution clé à la sortie à cette crise (CST, 1999; MRN, 2003; IC, 2005, Dubois, 2007 RNCan, 2009).
Investir, innover, créer : voilà le nouveau vocabulaire employé par l’industrie pour assurer la compétitivité. Certes, des changements s’imposent, mais l’ajustement ne semble pas si évident puisque l’industrie s’avère être dans un processus de maturation difficilement réversible (Thorpe et Sandberg, 2007). Plusieurs entreprises continuent d’axer leur production dans des activités forestières à faible valeur ajoutée alors que d’autres vont de l’avant en se lançant dans des activités forestières plus innovatrices. Le développement d’activités forestières à valeur ajoutée apparaît comme une condition importante pour pérenniser la contribution des activités forestières au développement régional. Reste à savoir la place que prennent ces activités forestières dans ce contexte de crise forestière.
Afin d’étudier la contribution des activités forestières innovatrices au développement, nous avons recueilli des données auprès de Statistique Canada. Dans le but d’un faire une analyse comparative, cette étude s’est concentrée sur quatre provinces canadiennes : le Nouveau-Brunswick, le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique. Nous avons choisi ces provinces puisque l’industrie forestière y est davantage concentrée. Soulignons que le Nouveau-Brunswick se distingue des grandes provinces forestières par l’importance qu’y prennent les forêts privées par opposition aux forêts publiques (Clancy, 2001). Dans les autres provinces, les forêts sont essentiellement publiques. Ainsi, nous avons regardé la place respective des activités forestières traditionnelles et innovatrices dans chacune de ces provinces afin d’effectuer une comparaison interprovinciale sur l’évolution de cette industrie au fil des années.
Par le passé, la forêt a été un moteur important du développement régional pour le Nouveau-Brunswick, le Québec et la Colombie-Britannique, tandis que pour l’Ontario, elle a surtout occupé une place importante dans les régions du Nord. Aujourd’hui, dans un contexte de crise forestière qui perdure depuis le milieu des années 2000, la situation n’est toutefois plus la même puisque l’industrie forestière n’a plus la même importance. Afin de bien comprendre la crise forestière et son impact sur ces provinces, il est important de quantifier les répercussions de la crise sur différents secteurs d’activités forestières.
Il sera ainsi possible de déterminer si l’ampleur de la crise varie d’un secteur à l’autre ou si la stratégie adoptée par l’un ou l’autre des secteurs a permis d’atténuer l’impact de la crise.
D’une part, les données recueillies démontrent que les différents secteurs de l’industrie forestière obéissent tous à un certain nombre de facteurs qui influencent leur place sur le marché. Que ce soit la montée des prix, la valorisation du dollar canadien, la concurrence étrangère, le conflit sur le bois d’œuvre ou la diminution du marché de l’habitation aux États-Unis, tous ont affecté l’industrie forestière au cours des dernières années. D’autre part, cet impact s’est reflété différemment selon chaque secteur de l’industrie forestière. L’analyse statistique descriptive des données recueillies démontre que les années 2000 ont marqué un tournant crucial pour l’industrie forestière et ce, à l’échelle nationale.
L’analyse comparative des tableaux et graphiques provinciaux, qui paraissent de prime abord fort différents, a permis de répertorier des signes de crise au début de l’an 2000. Toutefois, les secteurs d’activités innovatrices, en comparaison de leurs compagnons traditionnels, semblent mieux s’en tirer, ou du moins ont connu quelques années de sursis avant de subir un déclin eux aussi.
Cette étude, faite en accord avec la littérature qui associe innovation et développement, a pour but d’évaluer la résistance des activités innovatrices à la crise forestière. Au cours des années, l’industrie forestière a beaucoup innové sur le plan technologique. Toutefois, l’innovation fait défaut au niveau de la création de nouveaux produits plus transformés.
Les stratégies mises de l’avant par les entreprises forestières sont principalement de l’ordre de la flexibilité défensive (réduction des coûts de la main-d’œuvre). Les stratégies de la flexibilité offensive (développement de nouveaux produits) ont été moins visibles. Depuis quelques années, l’économie canadienne connaît un changement structurel. L’économie forestière du Canada n’est pas exempte de ce changement. La facilité d’adaptation dépend de la stratégie adoptée par l’entreprise.
L’entreprise qui opte pour la flexibilité défensive a plus de mal à s’adapter rapidement aux changements qui surviennent sur le marché comparativement à l’entreprise qui opte pour la flexibilité offensive. Les activités forestières innovatrices, soient celles qui s’inscrivent dans une stratégie de flexibilité offensive, résistent mieux à la crise.

Type de document: Thèse (Mémoire)
Directeur de mémoire/thèse: Chiasson, Guy
Informations complémentaires: Comprend des réf. bibliogr. : p. 124-130
Mots-clés libres: Produits forestiers; Industrie forestière; Forêts; Exploitation; Économie régionale; Canada
Départements et école, unités de recherche et services: Sciences sociales
Date de dépôt: 04 avr. 2014 19:03
Dernière modification: 22 sept. 2014 20:45
URI: https://di.uqo.ca/id/eprint/678

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