Boyer, Aurélie (2018). Le renouvellement des pratiques planificatrices par le paradigme de la multifonctionnalité de l’agriculture : étude de cas sur la valorisation de activités complémentaires à la production dans les outils de la planification du territoire en Outaouais. Mémoire. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences sociales, 245 p.
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Résumé
Pour souligner les 40 ans de la Loi sur la protection du territoire agricole et les dix ans de la publication du rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, la recherche propose de cheminer entre rétrospectives et perspectives. Elle dresse un bilan des quatre décennies de planification des territoires agricoles au Québec. Elle déconstruit le cadre institutionnel pour conclure sur les améliorations qui devraient lui être apportées, selon la littérature, sur les plans du contenu et des procédures, pour mieux répondre aux besoins des collectivités territoriales. Elle aborde, au surplus, une piste prometteuse de renouvellement des pratiques planificatrices : le paradigme de la multifonctionnalité de l’agriculture. La recherche propose un examen des démarches collectives entreprises en vue planifier sa valorisation. Elle formule ses questions autour de la fonction de diversification économique et de pluriactivité : Dans quelle mesure les outils existants en termes de planification du territoire, au Québec, prévoient-ils le développement des activités agrorécréotouristiques, et des activités de transformation et de vente directe à la ferme? Comment pourraient-ils être améliorés? Elle exploite deux avenues méthodologiques pour mener à bien son étude de cas de la région de l’Outaouais : une étude documentaire des outils; et des entrevues semi-dirigées menées avec des acteurs impliqués dans leur élaboration. La recherche reprend leurs propres rétrospectives et perspectives en lien avec la planification des territoires agricoles, et celle de la multifonctionnalité de l’agriculture et de la diversification économique et la pluriactivité. Elle dévoile les ressorts de leurs actions, et le champ stratégique dans lequel ils agissent et celui au sein duquel ils voudraient agir, tels qu’ils ressortent de leur discours, et elle les analyse.
Ses résultats ont confirmé un retard, mais un mouvement régional vers une approche multifonctionnelle intégrée de la planification des territoires agricoles. Ils ont, néanmoins, montré que le cadre institutionnel ne lui est pas adapté. Exemple typique de planification rationnelle globale, il perpétue, dans un mode de conduite des actions publiques centralisé, rigide et sectoriel, une approche traditionnelle protectionniste et productiviste. Les acteurs territoriaux ont lancé un plaidoyer pour une planification plus stratégique et interactive qui se conformerait à la conservation de la ressource comme à un enjeu national, mais qui reconnaîtrait les compétences et les responsabilités des instances municipales en aménagement et en développement de leur territoire. Plusieurs exploitent des procédures
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axées sur la concertation et sur le maillage/réseautage, mais ils réclament une marge de manoeuvre et des ressources pour mettre leurs issues à profit, pour soutenir les initiatives émergentes et innovantes, dont les activités complémentaires à la production, et maximiser le plein potentiel des territoires agricoles. Créer une véritable gouvernance territoriale agricole, à la faveur d’un nouveau contrat entre les autorités étatiques et les collectivités territoriales, où les acteurs en provenance des différents milieux partageraient leurs perspectives sur les fonctions des activités et des exploitations agricoles. Voici la clé pour renouveler la planification des territoires agricoles. Le PDZA, qui instaure un nouveau mode de conduite des actions publiques, semble opérer une évolution marquée en ce sens; il renouvelle la façon de faire la planification des territoires agricoles au Québec. Enfin, si le discours des acteurs interviewés se distingue par son homogénéité, il ne faut pas oublier la disparité des vues caractéristique du pluralisme de la société. Par exemple, si les élus rencontrés ne semblent pas résister au changement, il ne faut pas sous-estimer l’attentisme de la profession qui, assumé ou en latence, se traduit par une culture de méconnaissance des réalités agricoles et de manque de vision, de volonté politique et de rigueur dans la mise en oeuvre qui met en péril l’engagement et les initiatives de leurs partenaires et de leurs concitoyens.
Type de document: | Thèse (Mémoire) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Gauthier, Mario |
Mots-clés libres: | Planification du territoire; Schéma d’aménagement et de développement; Plan de développement de la zone agricole; Multifonctionnalité de l’agriculture; Activités complémentaires à la ferme |
Départements et école, unités de recherche et services: | Sciences sociales |
Date de dépôt: | 21 nov. 2018 14:49 |
Dernière modification: | 21 nov. 2018 19:42 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1027 |
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