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Urbanisme, mésentente et rhétorique : débattre de la planification par le projet dans les vieux quartiers du centre-ville à Grenoble et à Gatineau 1965-2015

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Letellier, David (2018). Urbanisme, mésentente et rhétorique : débattre de la planification par le projet dans les vieux quartiers du centre-ville à Grenoble et à Gatineau 1965-2015. Thèse. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences sociales, 399 p.

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Résumé

Dans cette thèse, nous abordons la pratique de l’urbanisme sous l’angle de la rencontre entre la planification et le projet. Débattre de la planification par l’entremise des projets veut dire une mise en commun des prises de parole d’acteurs par une approche de l’urbanisme qui tente d’atteindre un compromis politique du développement territorial. Le but dans notre thèse vise à comprendre et à penser cette rencontre à partir de la mésentente entre les acteurs de l’urbanisme qui participent à l’élaboration de la planification territoriale et à la mise en œuvre de la requalification des vieux quartiers. Nous prenons appui sur les théories de la démocratie et de l’argumentation qui oscillent entre un idéal délibératif de l’ouverture au dialogue et une critique élitiste de la recherche de la réfutation. La nature comparative de notre démarche de recherche s’applique à croiser les regards afin de dévoiler les différences et les convergences entre deux réalités territoriales et des phénomènes participatifs à Grenoble et Gatineau. D’abord, à travers un récit de l’histoire de l’urbanisme sur cinquante ans (1965-2015), nous exposons comment les pratiques ont transformé les politiques et les actions publiques liées aux vieux quartiers des centres-villes. Ensuite, nous poursuivons en interrogeant la formation discursive de « registres rhétoriques » par les acteurs qui participent à des moments singuliers de l’urbanisme. Enfin, nous discutons la relation des acteurs afin comprendre les rapports de force et les stratégies d’influence déployés au moment du débat public sur l’aménagement des lieux et la mobilité des gens. Ces trois dimensions de recherche se segmentent en trois types de pratiques d’urbanisme, soit la thématique des déplacements et des transports, les réaménagements urbains avec la thématique des espaces publics et du stationnement, et enfin, le développement immobilier avec la thématique de l’habitation. À la lumière d’une rationalité de la mésentente et d’une acception agonistique de la démocratie, nous effectuons une analyse rhétorique qui nous renseigne sur la place des acteurs dans les décisions et les actions publiques. La discussion des résultats porte d’abord sur les discours d’un urbanisme de la concordance qui réunit un ensemble de pratiques historiques associées aux acteurs de la décision en matière de planification des déplacements. Ensuite, nous abordons un urbanisme de l’intensification qui caractérise une rhétorique du projet sous le couvert des acteurs de l’expertise. Enfin, la disjonction entre la concordance et l’intensification nous amène à aborder un urbanisme de la mobilisation qui s’appuie sur la planification pour débattre du projet et énoncer des propositions alternatives. Le passage de ces figures discursives de la ville contemporaine valide notre hypothèse de départ qui soutient que quoique les pratiques d’urbanisme contemporaines intègrent de manière progressive au cours des cinquante dernières années des procédures participatives de débat public dans leur processus de planification territoriale, elles occultent les autres formes d’expression des conflits qui ne cadrent pas aux règles du débat. Par le fait même, elles empêchent la création de lieux légitimes de discussions alternatives sur la résolution des conflits et la négociation de stratégies liées aux enjeux de la planification territoriale et des projets de requalification urbaine. Au final, nous soutenons que ce moment privilégié de la rhétorique des acteurs de la contestation participe à la formation de nouvelle subjectivation politique. Ils révèlent la rationalité de la mésentente en faisant surgir un conflit qui concerne l’engagement et le positionnement pour la mise en œuvre de la planification. Le développement de l’habitat en général et de l’habitation en particulier constitue la thématique ultime qui rejoint la planification des déplacements qui oscille entre les réseaux routiers et l’implantation des transports en commun tout en contribuant à façonner le réaménagement des espaces publics. Ces pratiques d’urbanisme encouragent le développement immobilier et la réhabilitation du patrimoine bâti dans certaines parties des vieux quartiers du centre-ville. Les recours politiques et judiciaires multipliés par les acteurs de la contestation concernant des projets de développement routiers ou immobiliers semblent confirmer notre hypothèse de l’incompatibilité rationnelle liée à la mésentente entre les acteurs. Ils démontrent comment certains d’entre eux ne désirent pas subir la subjectivation politique propre à un registre rhétorique et un genre de discours sur la ville.

Type de document: Thèse (Thèse)
Directeur de mémoire/thèse: Gauthier, Mario
Mots-clés libres: Urbanisme; Planification; Projet; Débat; Mésentente, Rhétorique
Départements et école, unités de recherche et services: Sciences sociales
Date de dépôt: 21 nov. 2018 15:27
Dernière modification: 27 nov. 2018 14:42
URI: https://di.uqo.ca/id/eprint/1028

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