Jomaa, Safa (2018). Art/chitecture entre connivence et dissonance à travers deux cas exemplaires : Voice of Fire au Musée des beaux-arts du Canada et L'Hommage à Rosa Luxemburg au Musée national des beaux-arts du Québec. Mémoire. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, École multidisciplinaire de l'image, 217 p.
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Résumé
Depuis une trentaine d’années, les musées nationaux vivent de profondes mutations, se traduisant par une redéfinition des missions et une remise en cause des modes de fonctionnement et des techniques de gestion traditionnelles. Les modifications structurelles ainsi générées ont assuré avec le temps une professionnalisation des musées. De nombreux phénomènes socio-économiques, dont la mondialisation, l’« économie de l’enrichissement », l’hypercommunication et l’hyperconsommation culturelle y ont contribué, faisant que certaines villes sont devenues des centres de loisirs au coeur desquels opèrent les musées d’art dont l’architecture, dite «sculpturale», «iconique» ou «spectaculaire », participe à la volonté d’attirer le plus grand nombre. Néanmoins, à elle seule, l’architecture spectaculaire ne s’est pas avérée suffisante, ainsi les musées d’art ont mis en place d’autres stratégies d’attraction spectaculaires, ludiques et sensationnelles, qui sont basées sur une logique événementielle servant à attirer les foules.
Ce mémoire de recherche s’intéresse spécifiquement à l’une de ces stratégies, qui associe aux « grandes architectures » de « grandes oeuvres ». L’acquisition d’oeuvres signatures, des « chefs-d’oeuvre » du musée, stratégiquement exposés dans les nouvelles architectures, les extensions et les rénovations, contribuent à faire évènement. À partir de ce constat, ce projet de maîtrise examine deux cas d’études de musées d’art étatiques canadiens : le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) et le Musée National des beaux-arts du Québec (MNBAQ), en regard de l’acquisition et la mise en valeur de deux oeuvres signatures : Voice of Fire (1967) de Barnett Newman, et L’Hommage à Rosa Luxemburg (1992) de Jean-Paul Riopelle. Ces oeuvres ayant marqué l’histoire des deux institutions ont été dotées d’une mise en valeur spatiale et communicationnelle distinctive, servant l’inauguration de nouvelles architectures. Notre hypothèse principale se fonde sur le principe que le changement du cadre spatial d’exposition des deux oeuvres a des incidences impératives sur la valeur et le statut des créations, ainsi que le message véhiculé par l’institution. L’objectif de ce mémoire de recherche est alors d’établir la relation entre le contexte spatial ou le hic et nunc et la valeur auratique d’une oeuvre emblématique afin d’élucider la relation espace/exposé. L’étude et l’analyse comparative des cas du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) et du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) ont pour objectif de dégager les principales variables communicationnelles et architecturales qui affectent la lecture des oeuvres.
Considérée à la fois comme un paramètre et un enjeu fondamental, la communication (se manifestant à travers les discours scientifique, médiatique ou spatial), joue un rôle primordial dans toute stratégie événementielle. En effet, les discours tissés autour des « chefs-d’oeuvre » assurent, d’une part, la promotion de l’évènement et véhiculent, d’autre part, un message propice au musée. Dans les deux cas étudiés, les discours créent des chaînes enchevêtrées entre oeuvre « emblématique », architecture « spectaculaire » et évènement. L’approche comparative montre que cette communication contribue non seulement à créer l’évènement, mais aussi à tisser des liens entre les visiteurs (attraction, fidélisation et interaction) et l’institution dans son entièreté ; c’est-à-dire à travers sa collection, sa programmation et son architecture.
Les résultats de cette recherche montrent que l’espace détient un rôle déterminant sur la valeur auratique des oeuvres exposées, que ce soit sur le plan de l’atmosphère générale (architectures spectaculaires), ou encore en ce qui a trait à la mise en espace de l’oeuvre dans son cadre restreint d’exposition (salle ou passage). L’analyse architecturale et spatiale révèle que l’insertion urbaine, le langage architectural, le découpage spatial, le parcours et la lumière sont des paramètres participants à recentrer la rhétorique, et le rapport dialectique entre le visiteur et l’oeuvre. Dans les cas étudiés, l’architecture exploite un glossaire mystique faisant écho aux oeuvres, ce qui favorise la production événementielle.
Type de document: | Thèse (Mémoire) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Boucher, Mélanie |
Mots-clés libres: | Architecture spectaculaire; Muséologie événementielle; Acquisition signature; Mise en espace; Singularisation spatiale; Musée d’art canadien |
Départements et école, unités de recherche et services: | École multidisciplinaire de l'image École des arts et cultures |
Date de dépôt: | 06 juin 2019 19:44 |
Dernière modification: | 08 nov. 2023 20:29 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1090 |
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