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Les pratiques d’intervention des travailleuses sociales œuvrant auprès des aînés ayant des idées suicidaires

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Philibert, Samantha (2021). Les pratiques d’intervention des travailleuses sociales œuvrant auprès des aînés ayant des idées suicidaires. Mémoire. Saint-Jérôme, Université du Québec en Outaouais, Département de travail social, 154 p.

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Résumé

Ce mémoire s’intéresse aux pratiques d’intervention des travailleuses sociales oeuvrant auprès des aînés vivant avec des idées suicidaires, problématique qui sera une réalité d’intervention de plus en plus présente avec le vieillissement de la population. Cette recherche qualitative poursuit divers objectifs, soit 1) d’étudier les types de pratiques d’intervention des travailleuses sociales qui se déploient après une évaluation du risque suicidaire auprès de cette population, 2) mieux comprendre l’effet des facteurs sociaux contribuant à l’apparition d’idées suicidaires des personnes âgées de 65 ans et plus et les pratiques d’intervention qui y sont associées, et ce, à partir de la perception des travailleuses sociales et 3) identifier les enjeux et défis rencontrés par les professionnelles dans l’intervention auprès des aînés ayant des idées suicidaires. Pour ce faire, une approche qualitative a été privilégiée et dix entrevues semi-dirigées ont été réalisées avec des travailleuses sociales du Grand Montréal. Une analyse thématique a pu montrer que le processus d’intervention auprès des aînés ayant des idées suicidaires est circulaire et dynamique. Une exploration exhaustive de la situation est aussi nécessaire pour arriver à faire cette évaluation en continu. Ces principes de l’intervention en contexte d’idéation suicidaire auprès d’aînés apparaissent fondamentaux afin de mesurer l’augmentation ou la diminution des idées suicidaires pendant toute la durée de l’intervention. De plus, une des particularités rapportées de l’intervention en contexte suicidaire auprès des aînés est la difficulté de faire émerger l’espoir d’un mieux-être, étant donné leur problème de santé ou leur perte d’autonomie. Pour pallier cette limite rencontrée par les intervenantes, nous proposons un changement central dans la pratique auprès des aînés et dans la façon de concevoir le processus d’intervention en contexte suicidaire. Plutôt que de diriger les interventions sur l’émergence du sentiment d’espoir pour réduire les idées suicidaires, nous proposons de travailler à amener la personne âgée à trouver un sens à ses expériences et à son histoire de vie, et ce, afin qu’elle arrive à trouver un certain sentiment de satisfaction face à la vie jusqu’ici vécue. Pour ce faire, les travailleuses sociales doivent identifier et mobiliser les apprentissages acquis antérieurement afin de les utiliser dans le présent contexte. Plus précisément, la mobilisation des acquis antérieurs, et des forces déployées face aux épreuves, peut permettre de confronter les perceptions négatives de l’aîné, lesquelles génèrent des insatisfactions face à la vie. À cet égard, nos résultats témoignent du fait que les aînés vivent différentes conséquences de l’âgisme, et ce, à des niveaux individuel et structurel, ce qui peut influencer la présence des pensées suicidaires. Enfin, il importe de favoriser le maintien de leurs affiliations sociales, et ce, tout en créant un lien de confiance avec l’individu.
Finalement, des contraintes organisationnelles sont présentes pour les intervenantes, ce qui les oblige à moduler leurs pratiques d’intervention pour répondre aux attentes de leur employeur et aux besoins des aînés qu’elles accompagnent. Cette réalité de travail entraîne aussi des dilemmes éthiques pour elles étant donné le décalage vécu entre leur culture de profession (Thurler et Progin, 2013), qui s’incarne notamment dans les valeurs du travail social, et le contexte organisationnel, orienté vers l’approche de la nouvelle gestion publique. Par exemple, celles-ci doivent prioriser certaines actions et pratiques, au détriment d’autres, qu’elles savent pourtant bénéfiques (ex. : faire des démarches à la place de l’aîné afin de sauver du temps alors qu’un accompagnement favoriserait davantage l’empowerment). Devant ces dilemmes éthiques, celles-ci doivent alors moduler leurs pratiques d’intervention pour arriver à intervenir face à la complexité des situations des aînés, et ce, tout en se conformant aux attentes liées à leur contexte de travail.

Type de document: Thèse (Mémoire)
Directeur de mémoire/thèse: Marchand, Isabelle
Départements et école, unités de recherche et services: Travail social
Date de dépôt: 07 févr. 2022 18:18
Dernière modification: 07 févr. 2022 18:18
URI: https://di.uqo.ca/id/eprint/1336

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