Legrand, Anne-Sophie (2022). Comparaison du récit historique dans l'exposition et la bande dessinée : le cas de l'expédition Franklin. Mémoire. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, École multidisciplinaire de l'image, 191 p.
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Résumé
Dans les dernières décennies, les rencontres entre l’exposition et la bande dessinée se sont multipliées. Que ce soit une exposition sur la bande dessinée ou une bande dessinée dont l’intrigue se déroule dans un musée, elles interagissent de nombreuses façons. L’intermédialité a donné lieu à des études sur les relations entre différents médias, soulignant notamment leurs rapprochements et divergences. Toutefois, peu de recherches ont été effectuées sur l’exposition et la bande dessinée. Certaines se sont intéressées à la façon d’exposer la bande dessinée tandis que d’autres ont réalisé des comparaisons des deux médias avec le cinéma ou le théâtre. Ce mémoire explore un sujet peu étudié, la comparaison de l’exposition et de la bande dessinée, en se focalisant spécifiquement sur le récit historique d’une tragédie humaine : le voyage dirigé par John Franklin pour découvrir le passage du Nord-Ouest. En prenant les cas de l’exposition Périr dans les glaces : le mystère de l’expédition Franklin du Musée canadien de l’histoire et du roman graphique On n’avait rien à faire ici de Thomas Olsson, cette recherche détermine leurs ressemblances ainsi que leurs différences selon trois niveaux : le média, le récit historique et les thèmes communs abordés.
L’exposition relate les évènements connus ainsi que les hypothèses sur la disparition de l’équipage. Elle forme un espace scénique figé où les protagonistes sont absents, mais demeurent par les traces laissées (artéfacts, citations, etc.). Le récit relativement chronologique est principalement véhiculé par la narration à travers les différents niveaux de textes. L’environnement hostile de l’Arctique est suggéré par la scénographie minimaliste tandis que la mortalité est circonscrite à une pièce en marge du parcours principal. Le visiteur, devenu acteur partiel du récit par sa visite, conserve ainsi une certaine distance par rapport à la tragédie humaine présentée. De son côté, la bande dessinée offre un récit chronologique plus fictionnel se déroulant à bord des navires de Franklin. Le lecteur suit les péripéties du protagoniste, Thomas Evans, évoluant dans un environnement monochromatique bleu entièrement dessiné. Reposant principalement sur la monstration, le récit se déroule au sein d’un espace scénique délimité par le cadre de la vignette, offrant une vue partielle d’un univers infini. Les émotions, bien présentes sur les visages des personnages, reflètent la tragédie humaine de l’expédition Franklin. La mort y est incontournable bien que moins graphique par l’utilisation de dessins minimalistes. Le lecteur s’investit dans ce récit qui s’achève avec la mort du protagoniste, à travers l’acte de lecture et le tournage des pages. Ainsi jumelées, la liberté de l’auteur de bande dessinée compense les contraintes scientifiques de l’exposition, livrant des expériences différentes mais particulièrement complémentaires.
Type de document: | Thèse (Mémoire) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Guzin-Lukic, Nada |
Départements et école, unités de recherche et services: | École multidisciplinaire de l'image École des arts et cultures |
Date de dépôt: | 11 avr. 2022 19:10 |
Dernière modification: | 08 nov. 2023 19:43 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1364 |
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