La reconnaissance affective, sociale et juridique : la voix et les perceptions des femmes en situation d’itinérance dans la région de l’Outaouais

Gaudet, Pascale (2022). La reconnaissance affective, sociale et juridique : la voix et les perceptions des femmes en situation d’itinérance dans la région de l’Outaouais. Mémoire. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département de travail social, 119 p.

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Résumé

L’itinérance des femmes est un phénomène croissant et pourtant, les divers acteurs directement concernés par cette problématique dénoncent le manque de ressources sensibles et adaptées pour répondre aux besoins spécifiques de cette population. La reconnaissance sociale et juridique des femmes en situation d’itinérance apparaît comme la pierre angulaire de cette problématique, encore trop peu reconnue, documentée ou connue (Bellot et Rivard, 2017). Peu de recherches abordent spécifiquement les réalités des femmes vivant l’itinérance, et encore moins dans la région de l’Outaouais, même si le phénomène est présent. S’appuyant sur la théorie critique de la reconnaissance d’Honneth (2000), enrichie par les contributions de Fraser (2003, 2005) et de Ferrarese (2009), ainsi que sur le concept d’intersectionnalité de Collins et Bilge (2016), cette recherche qualitative cherche à comprendre comment sept femmes, vivant ou ayant vécu l’itinérance en Outaouais depuis les cinq dernières années, perçoivent la manière selon laquelle elles ont été reconnues dans les sphères affective, sociale et juridique. Plus spécifiquement, ce mémoire veut examiner les perceptions de femmes sur le sens qu’elles donnent à leur expérience d’itinérance, la reconnaissance de leurs droits et de leurs prises de parole dans l’espace public, tout en cernant la façon dont chacune d’elles se définit en tant que sujet, actrice et citoyenne. Les résultats de cette recherche indiquent que les femmes préfèrent se distancier de la conceptualisation homogène et masculine de l’itinérance afin de se définir dans des représentations d’elles-mêmes qu’elles considèrent comme plus représentatives et valorisantes. Ce mémoire démontre comment l’omniprésence de la violence et les discriminations entrecroisées traversent et marquent le vécu des participantes de cette recherche, et le peu de réponses sociales adéquates mises en place dans la région de l’Outaouais pour répondre à la problématique complexe de l’itinérance au féminin. C’est dans ce contexte que ces femmes tentent maintes stratégies afin de faire reconnaître leurs droits, leur parole et leur expérience dans la recherche d’un logement adéquat et sécuritaire, à l’abri d’abus et de violence. Les résultats de ce mémoire mettent en évidence que les intervenant∙e∙s sont perçu∙e∙s comme des allié∙e∙s par les participantes, et que c’est à travers ces mêmes liens qu’elles se sont senties reconnues, en équilibre et en lien avec le monde. En outre, les résultats indiquent que le soutien dans la lutte pour la reconnaissance s’avère un besoin crucial et que les femmes peinent à le recevoir. Cette recherche met en lumière la voix et les savoirs de ces femmes méritant d’être prises en compte, mais aussi à quel point elles sont habitées par le désir de se rallier au monde qui les entoure et de le transformer. En fait, ces femmes souhaitent être pleinement reconnues en leur qualité de sujet, d’actrice et de citoyenne et demandent à être entendues. Des recommandations sont finalement émises pour l’intervention, la recherche et le législateur afin de rendre possible cette reconnaissance.

Type de document:	Thèse (Mémoire)
Directeur de mémoire/thèse:	Thibault, Sylvie
Mots-clés libres:	Abus; Femme; Droits; Itinérance; Intersectionnalité; Intervention; Logement; Liens; Lutte; Prises de parole; Reconnaissance; Résistance; Ressources; Violence
Départements et école, unités de recherche et services:	Travail social
Date de dépôt:	03 nov. 2022 15:23
Dernière modification:	03 nov. 2022 15:23
URI:	https://di.uqo.ca/id/eprint/1443

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