Dubé, Béatrice (2023). Effets à long terme des coupes partielles sur les mécanismes de transfert de carbone vers le sol minéral. Mémoire. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences naturelles, 61 p.
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Résumé
La clé pour lutter contre les changements climatiques pourrait résider sous nos pieds. La séquestration de carbone (C) dans le sol demeure relativement mal connue, même si ce puits est plus abondant et plus stable que les autres puits atmosphériques. Grâce à la photosynthèse, les arbres des forêts permettent un apport massif de C dans le sol via la matière morte et la rhizodéposition, incluant l’allocation de C à des champignons mycorhiziens. Les champignons jouent un rôle crucial dans la détermination du taux de formation et de dégradation du C organique du sol. D’une part, ils peuvent promouvoir l’accumulation de C organique dans le sol par la formation d’une biomasse récalcitrante se dégradant lentement lorsque morte, mais d’autre part, certains champignons vont attaquer la matière organique et donc causer le relâchement de C minéralisé vers l’atmosphère. Or, le C dans les sols forestiers ne dépend pas seulement des communautés fongiques, mais aussi de la composition du couvert et surtout de la physico-chimie du sol, qui gouverne les processus d’adsorption du C sur les particules minérales, son transport par infiltration et ruissellement, et l’activité des micro-organismes facilitant sa minéralisation.
L’objectif général de ce projet de maîtrise est de mieux comprendre l’impact de l’aménagement forestier sur la stabilisation du C organique dans le sol via son influence sur la communauté fongique et la physico- chimie du sol. En effet, il est reconnu que l’aménagement forestier peut modifier des caractéristiques du peuplement et du sol qui sont impliquées dans le transfert de C vers le sol. Le projet, se déployant au Mont Kaaikop, comprend 30 parcelles de forêt aménagées il y a 30 ans et 30 parcelles de forêt non aménagées dans lesquelles la surface terrière, la composition forestière, les débris ligneux et la diversité des plantes de sous-bois ont été inventoriés. Des échantillons de sol ont été récoltés dans l’horizon A pour en caractériser la structure des communautés fongiques et la physico-chimie.
Les résultats démontrent qu’après 30 ans, il existe bien encore des différences significatives entre les forêts aménagées et non aménagées en ce qui a trait à (1) la biodiversité et la structure des peuplements, et (2) certaines propriétés du sol. Les communautés fongiques diffèrent également entre les sols des forêts aménagées et non aménagées, et expliquent 15% de la variation du C organique dans l’horizon A. Finalement, les résultats démontrent que l’aménagement forestier a accéléré la succession vers une dominance de Fagus grandifolia, ce qui a provoqué une acidification des sols et une stabilisation du C dans la litière, mais une diminution de 8% du C séquestré dans l’horizon A sous-jacent. Bien que modeste, cette diminution suggère qu’en forêts tempérées, les coupes partielles peuvent avoir une certaine influence sur le transfert du C et son accumulation dans les horizons minéraux.
Type de document: | Thèse (Mémoire) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Delagrange, Sylvain |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Chagnon, Pierre-Luc |
Mots-clés libres: | Séquestration de carbone organique dans le sol; Aménagement forestier; Communauté fongique; Physico-chimie; Fagus grandifolia |
Départements et école, unités de recherche et services: | Sciences naturelles |
Date de dépôt: | 08 mars 2024 19:14 |
Dernière modification: | 08 mars 2024 19:14 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1625 |
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