La resynchronisation de l'horloge biologique à l'aide de l'exposition à de bas niveaux d'oxygène chez l'humain

Isabelle-Nolet, Kim (2024). La resynchronisation de l'horloge biologique à l'aide de l'exposition à de bas niveaux d'oxygène chez l'humain. Essai de troisième cycle. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département de psychoéducation et psychologie, 109 p.

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Résumé

Introduction. Les situations courantes de désynchronisation circadienne comme le décalage horaire, le travail de nuit et les troubles circadiens du sommeil sont associées à des problèmes de sommeil et perturbent la santé à court et long termes, soulignant l'importance de la synchronisation du système circadien avec l'environnement. Les méthodes de resynchronisation les plus souvent utilisées sont la luminothérapie et la mélatonine exogène, mais leur efficacité demeure limitée et plusieurs jours sont souvent nécessaires pour ajuster les rythmes circadiens. De récents travaux chez le rongeur indiquent que les fluctuations des niveaux d'oxygène synchronisent les rythmes biologiques et qu'une exposition à des concentrations réduites d’oxygène (hypoxie) pourrait accélérer l’adaptation à un protocole de décalage horaire. L’effet de l’hypoxie sur la synchronisation de l’horloge circadienne chez l’humain demeure toutefois encore inconnu. Objectif. Cette étude exploratoire vise à investiguer si l’exposition à des niveaux réduits d’oxygène conduit à une synchronisation des rythmes circadiens chez l’humain. Méthode. 9 participants en bonne santé (5 femmes, âge moyen de 23.33 ± 1.87 ans) ont participé à une condition pré-expérimentale et deux conditions expérimentales de 48 h en laboratoire. Les conditions expérimentales impliquaient l’utilisation d’un protocole d’avance de phase de 4 heures, où seule l’intervention administrée variait entre les conditions. La condition 1 consistait à une intervention hypoxique (durée de 2 heures à environ 12% d’oxygène, débutée 2 heures après le réveil habituel), tandis que la condition 2 était une intervention de luminothérapie (durée 3 heures, lumière de 500 nm et 506 lux, débutée 2 heures après le réveil habituel) combinée à la mélatonine exogène (5 mg, prise 6 heures avant le coucher habituel). Cette dernière intervention a servi comme intervention de référence. Les températures cutanées (mains, pieds et clavicules) ont été mesurées aux 10 minutes et utilisées comme marqueur circadien. Résultats. Les analyses de cartographie statistique paramétrique (ANOVA à mesures répétées et test-t pairés) n’ont révélé aucune différence significative entre les températures en soirée de la nuit pré-expérimentale et les deux conditions. La température des pieds était significativement plus élevée à deux moments précis (5h40 AM, p = .035 et midi, p = .016) le jour suivant l’hypoxie comparée à la luminothérapie combinée à la mélatonine exogène. Par ailleurs, les résultats ne permettent pas de conclure à une avance de phase de la température cutanée à la suite de l’intervention hypoxique ni à la suite de la luminothérapie combinée à la mélatonine exogène. L’absence de résultats significatifs semble entre autres associée à notre petit échantillon de participants ainsi qu’à des limites méthodologiques, plus particulièrement à l’utilisation de la température cutanée comme marqueur circadien. Les différences significatives au niveau des pieds seulement le lendemain de l’intervention hypoxique soulèvent quelques pistes de réflexion, mais la complexité du phénomène rend difficile une explication précise à ce stade. Conclusion. Les contraintes méthodologiques de notre étude nous empêchent de tirer des conclusions quant aux effets de l’hypoxie sur la synchronisation circadienne. Néanmoins, la nature exploratoire de notre étude ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur l'impact de l'hypoxie sur le système circadien.

Type de document:	Thèse (Essai de troisième cycle)
Directeur de mémoire/thèse:	Forest, Geneviève
Co-directeurs de mémoire/thèse:	Imbeault, Pascal
Mots-clés libres:	Hypoxie; Rythmes circadiens; Resynchronisation; Horloge biologique; Luminothérapie; Mélatonine exogène; Température cutanée; Température distale; Température proximale; Décalage horaire
Départements et école, unités de recherche et services:	Psychologie
Date de dépôt:	22 août 2024 14:47
Dernière modification:	22 août 2024 14:47
URI:	https://di.uqo.ca/id/eprint/1653

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