Lefebvre -Létourneau, Mathieu (2024). Sens des pratiques d’action directe déployées chez les jeunes de 18-34 ans impliqués dans des groupes militants. Mémoire. Saint-Jérôme, Université du Québec en Outaouais, Département de travail social, 130 p.
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Résumé
Ce mémoire traite des pratiques militantes des jeunes âgés entre 18 et 34 ans qui habitent la région de Montréal. Les pratiques militantes, plus spécifiquement celle qui a trait aux pratiques d’action directe, sont encore peu étudiées en travail social. Ce mémoire a deux objectifs, soit 1) décrire ce qui motive et incite les jeunes de 18-34 ans engagés dans des groupes militants à pratiquer des actions directes et 2) comprendre le sens qu’ils donnent à cet engagement, notamment en s’intéressant aux valeurs qui les habitent. C’est en utilisant la recherche de type qualitative et exploratoire que nous avons pu documenter les pratiques militantes des 9 participants impliqués dans plusieurs groupes dans la région de Montréal. Le cadre théorique mobilise la théorie des mouvements sociaux et la Significance Quest Theory. Celles-ci ont été retenues pour l’analyse des données de recherche. Les résultats mettent en lumière le fait que les pratiques militantes d’action directe des jeunes rencontrés pour cette étude s’inscrivent dans celles pratiquées au sein des nouveaux mouvements sociaux. De plus, les résultats démontrent aussi que les pratiques d’action directe chez les jeunes militants sont marquées tant par leurs expériences militantes précédentes que par des évènements personnels vécus lorsqu’ils étaient plus jeunes. Le sens qu’ils retirent de leurs actions est donc marqué par diverses expériences de vie, tant personnelle que sociale. Un des aspects importants qui est ressorti de notre étude est l’impuissance ressentie chez les militants interviewés. Ce sentiment se manifeste lorsqu’ils constatent les inégalités sociales que vivent les personnes locataires, ou encore devant les impacts environnementaux occasionnés par les changements climatiques et le traitement réservé à certains animaux d’élevage, par exemple. Les militants choisissent l’action directe puisqu’elle donne un sens à leurs valeurs de justice sociale, de justice environnementale et d’autonomisation, tout en favorisant les liens sociaux entre les individus. Nous pouvons aussi dire que les valeurs s’incarnent dans les pratiques et qu’elles constituent les assises portant leur militance. Le militantisme d’action directe chez les jeunes interviewés relève d’un engagement qu’ils donnent à leurs causes respectives en s’impliquant dans des groupes ayant des valeurs communes, ce qui leur permet de restaurer le sens qu’ils avaient perdu face au sentiment d’impuissance ressenti par chacun.
L’analyse du discours des participants suggère une forte critique de la politique parlementaire, du système capitalisme et de l’inaction gouvernementale en matière de changements climatiques. Bien que les jeunes présentent un certain cynisme face à l’avenir du monde, ils militent pour obtenir des changements sociaux. Il importe que les futurs travailleurs sociaux aient accès à du contenu sur les pratiques militantes d’action directe durant leur cursus scolaire. Cela pourrait leur permettre de comprendre qu’il existe différentes méthodes d’action pour avoir un impact sur la société et sur les problèmes sociaux, et ce, en dehors parfois d’un emploi rémunéré de travailleur social.
Type de document: | Thèse (Mémoire) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Marchand, Isabelle |
Départements et école, unités de recherche et services: | Travail social |
Date de dépôt: | 05 nov. 2024 13:20 |
Dernière modification: | 05 nov. 2024 13:20 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1711 |
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