Lorrain-Landry, Félix (2022). Étude des relations population-forêt en milieu urbain dans le cadre de l’adaptation des villes aux changements climatiques. Thèse. Ripon, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences naturelles, 144 p.
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Résumé
Les changements climatiques représentent un grand défi pour les villes, où les impacts sur les infrastructures, l’environnement et la population se font sentir. Le verdissement est envisagé par de nombreuses municipalités du Québec, du Canada et du monde pour réduire le risque d’impacts négatifs des changements climatiques sur la population urbaine. Cette mesure d’adaptation aux changements climatiques est souvent vue comme bénéfique aux plans environnemental et économique, notamment par la production de nombreux services écosystémiques. Les enjeux sociaux du verdissement sont par contre moins bien intégrés par les villes dans le contexte de la planification de l’adaptation. L’objectif de cette thèse est d’explorer des manières dont les forêts urbaines, leur distribution et leurs caractéristiques, participent au phénomène d’inégalité environnementale en zones urbaines; situation dans laquelle les quartiers où vit une population plus vulnérable possèdent une forêt urbaine moins dense par rapport aux populations plus riches. Des actions de verdissement implantées sans tenir compte de cette situation mènent ainsi au maintien ou à l’accentuation des inégalités dans la distribution des éléments naturels en ville. Trois articles de recherche sont présentés dans cette thèse de manière à explorer le rôle du verdissement en tant que mesure d’adaptation aux changements climatiques dans le phénomène d’inégalité environnementale.
Le premier article propose une étude sur le cas de l’adaptation aux changements climatiques dans la ville de Montréal. Par une analyse approfondie du Plan Climat de la ville ainsi qu’une série d’entretiens semi-dirigés avec des acteurs clé du domaine, les résultats montrent que le verdissement urbain est une solution d’adaptation efficace et particulièrement attrayante de par sa production importante de co-bénéfices sociaux, environnementaux et économiques ainsi que sur plusieurs objectifs d’adaptation en simultané. Les enjeux d’inégalités environnementales ne sont toutefois pas développés dans le texte du Plan Climat, et relativement peu abordés par les acteurs de l’adaptation, ce qui permet de conclure à une faible intégration générale de ce problème.
Le deuxième article est consacré à l’analyse des relations entre les caractéristiques socio-économiques de la population et la distribution quantitative et qualitative de la forêt urbaine des villes de Toronto, Ottawa, Gatineau, Montréal et Québec. Les résultats démontrent, par l’analyse multivariée de données multi-sources géoréférencées, que comme dans de nombreuses villes des pays occidentaux, le phénomène s’y retrouve et qu’il avantage certaines populations au détriment d’autres. L’article démontre aussi que les populations des quartiers plus favorisés bénéficient d’une forêt urbaine plus diversifiée, et donc plus résiliente face aux pressions multiples auxquelles elles font face. Cette double inégalité dans la quantité et qualité des forêts urbaines, fait en sorte que les populations plus vulnérables sont davantage à risque de perdre une part importante de la couverture arborée déjà plus faiblement présente dans leur quartier si une perturbation venait à frapper.
Le troisième article est basé sur une approche économétrique de modélisation de choix (choice experiment) réalisée auprès de 3 275 répondants des mêmes villes et visant à identifier les préférences des résidents urbains pour quatre caractéristiques de la forêt urbaine : la densité, la diversité spécifique, la proportion de conifères et la diversité structurelle. Les résultats démontrent que les résidents préfèrent des forêts urbaines plus denses, diversifiées tant spécifiquement que structurellement et comportant davantage de conifères, et ce indépendamment de la quantité d’arbres déjà présents dans leur quartier, mais dépendant de leur appartenance à une minorité visible et de leur niveau d’éducation.
Cette thèse jette un regard nouveau sur les relations entre la population des villes et les forêts qui les entourent, via l’étude des inégalités environnementales, de la diversité des arbres urbains, des préférences de la population et des stratégies pour utiliser la forêt dans l’adaptation aux changements climatiques. Les résultats des trois articles permettent de démontrer que le verdissement est une solution envisageable pour adapter les villes aux changements climatiques, mais que l’intégration des enjeux de justice environnementale et des préférences de la population dans la planification de ces mesures est essentielle à la réalisation de cet objectif.
Type de document: | Thèse (Thèse) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Dupras, Jérôme |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Messier, Christian |
Mots-clés libres: | Adaptation aux changements climatiques; Foresterie urbaine; Inégalités environnementales; Biodiversité |
Départements et école, unités de recherche et services: | Sciences naturelles |
Date de dépôt: | 05 nov. 2024 14:03 |
Dernière modification: | 05 nov. 2024 14:03 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1714 |
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