Martel, Marguerite (2024). Le rôle de la reconnaissance des émotions et de l’alexithymie sur le lien entre un passé de maltraitance et la sensibilité parentale. Essai de troisième cycle. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département de psychoéducation et de psychologie, 71 p.
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Résumé
Les conséquences de la maltraitance sont nombreuses et variées. Elles peuvent générer des déficits de reconnaissance des émotions, et des difficultés émotionnelles telles que l'alexithymie, qui peuvent conduire, à l'âge adulte, à des difficultés dans l'exercice d'une parentalité sensible. Cette recherche vise d'abord à mesurer le niveau de reconnaissance des émotions des personnes alexithymiques par rapport aux personnes non alexithymiques en utilisant des visages d'enfants. Elle examine également l’association entre l'alexithymie et les difficultés de reconnaissance des émotions sur le lien entre la maltraitance et la sensibilité parentale. Les participants sont des dyades composées d'un enfant âgé de 2 ans et demi à 5 ans et de son parent. Ils ont été recrutés sur une base volontaire par l'entremise de réseaux sociaux et d'organismes communautaires de la région de l'Outaouais, au Québec. Pour mesurer l'alexithymie et la maltraitance, les versions françaises de l'échelle d'alexithymie de Toronto (TAS-20) et du questionnaire sur les traumatismes dans l'enfance (CTQ) ont été utilisées. La reconnaissance des émotions a été évaluée par une tâche d'identification d'expressions faciales représentant les six émotions de base : la colère, le dégoût, la peur, le bonheur, la tristesse et la surprise. Enfin, la sensibilité parentale a été mesurée en codant une interaction parent-enfant selon la grille de Feldman. Les analyses de tests-t ont permis de montrer que la présence de traits alexithymiques est associée à une moins bonne reconnaissance des émotions faciales exprimées par des enfants. Deuxièmement, les analyses de modérationsmodérées indiquent que pour les parents ayant de faibles capacités de reconnaissance des émotions et ne présentant pas de symptômes alexithymiques, des expériences plus graves de maltraitance pendant l'enfance sont associées à une sensibilité plus faible envers leur enfant. De plus, pour les parents ayant de faibles capacités de reconnaissance des émotions et des symptômes alexithymiques, la sensibilité est plus faible lorsque les expériences de maltraitance dans l'enfance sont moins graves, mais elle augmente à mesure que l’historique de maltraitance gagne en intensité. Ainsi, cela suggère que l'alexithymie pourrait agir comme un mécanisme de défense contre une perception de l'interaction avec l'enfant comme étant menaçante. Enfin, cette étude permet de mieux comprendre les éléments impliqués dans les difficultés de reconnaissance des émotions et d'alexithymie chez les parents ayant des antécédents de maltraitance ainsi que l'influence de ces difficultés sur la sensibilité parentale.
The consequences of maltreatment are many and varied. They can generate deficits in emotion recognition and emotional difficulties such as alexithymia, which can lead, in adulthood, to difficulties in sensitive parenting. This research first aims to measure the level of emotion recognition of alexithymic parents compared with non-alexithymic parents using children's faces. It also examines how maltreatment is linked to parental sensitivity and how this link is moderated by alexithymia and difficulties in emotion recognition. Participants are dyads consisting of a child aged between 2 ½ and 5 years old and their parent. They were recruited on a voluntary basis through social networks and community organizations in the Outaouais region of Quebec. To measure alexithymia and maltreatment, the French versions of the Toronto Alexithymia Scale (TAS-20) and the Childhood Trauma Questionnaire (CTQ) were used. Emotion recognition was assessed by an identification task using the six basic emotions : anger, disgust, fear, happiness, sadness and surprise. Finally, parental sensitivity was measured by coding a parent-child interaction using Feldman's coding grid. T-test analyses showed that the presence of alexithymic traits was associated with poorer emotion recognition when measured on children's faces. Secondly, moderated-moderation analyses indicated that for parents with poor emotion recognition skills and no alexithymic symptoms, more severe experiences of childhood maltreatment are associated with lower sensitivity toward their child. Furthermore, for parents with poor emotion recognition skills and alexithymic symptoms, sensitivity is lower when childhood maltreatment experiences are less severe but increases with more severe maltreatment, suggesting that alexithymia may function as a defense mechanism, reducing the perception of child interactions as threatening. Finally, this study provides a deeper understanding of the elements involved in the challenges of emotion recognition and alexithymia in parents with a history of maltreatment, and the influence of these difficulties on parental sensitivity.
Type de document: | Thèse (Essai de troisième cycle) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Bérubé, Annie |
Mots-clés libres: | Maltraitance; Sensibilité parentale; Reconnaissance des émotions; Alexithymie; Transmission intergénérationnelle |
Départements et école, unités de recherche et services: | Psychologie |
Date de dépôt: | 08 août 2025 17:24 |
Dernière modification: | 08 août 2025 17:24 |
URI: | https://di.uqo.ca/id/eprint/1815 |
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