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La sécurisation culturelle des soins infirmiers psychiatriques au Nunavik : analyse situationnelle des hospitalisations et des traitements involontaires

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Désy Bédard, Mélyna (2025). La sécurisation culturelle des soins infirmiers psychiatriques au Nunavik : analyse situationnelle des hospitalisations et des traitements involontaires. Mémoire. Saint-Jérôme, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences infirmières, 274 p.

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Résumé

Ce mémoire explore les enjeux entourant l’utilisation de mesures coerci tives en psychiatrie, telles que les hospitalisations et les traitements involontaires, auprès des personnes issues des Premiers Peuples (PIPP) dans le contexte du Nunavik. L’étudiante-chercheuse examine ces pratiques sous l’angle de la sécu risation culturelle des soins infirmiers médicolégaux, en mettant en lumière les défis uniques auxquels font face les Inuit lorsqu’ils sont hospitalisés ou traités contre leur volonté en raison de problèmes de santé mentale. Les premières sections de ce mémoire décrivent l’influence des politiques coloniales historiques et actuelles sur la santé mentale des sociétés autochtones. Le colonialisme, de même que les traumatismes intergénérationnels exacerbés par des pratiques telles que les placements en pensionnats et les réinstallations forcées, ont eu des effets dévastateurs sur les sociétés inuit. En conséquence, celles-ci perçoivent souvent les troubles mentaux comme des problèmes d’origine sociale et politique plutôt que biologique, une vision qui entre en conflit avec les approches biomédicales dominantes. Les pratiques coercitives, telles que le re cours aux mesures de contrôle, aux traitements involontaires et aux hospitalisations forcées, sont analysées à travers le prisme des dynamiques coloniales, des iniquités en santé et des incompatibilités culturelles.
Une recension systématique des écrits publiés entre 2011 et 2024 permet de relever cinq thématiques clés au sein de la littérature s’intéressant à la coercition psychiatrique chez les PIPP à travers le monde : (1) la perpétuation des violences coloniales; (2) les inégalités en santé; (3) l’incompatibilité entre les mo dèles occidentaux et autochtones de santé mentale; (4) les modes de résistance et de résilience; et (5) le potentiel des approches alternatives à la biomédecine dominante. Ce mémoire met en lumière le rôle central du personnel infirmier dans l’application des mesures coercitives, en lien avec le cadre législatif québécois. La Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (LPP) autorise les interventions sans consentement, soulevant des enjeux éthiques et renforçant la méfiance des communautés inuit envers le système de santé et ses acteurs. Cette étude qualitative repose sur l’analyse situationnelle de Clarke pour explorer les dynamiques sociales, juridiques et professionnelles en jeu. Les données ont été recueillies par des entre tiens semi-dirigés, individuels et de groupe, ainsi que par des séances de validation auprès de participants du Nunavik, puis analysées à l’aide de cartes situationnelles, sociales et positionnelles. L’échantillon se compose de personnes ayant vécu une ou plusieurs hospitalisations ou traitements involontaires en psychiatrie, ainsi que de leurs proches, dans un contexte nordique. L’analyse a fait émerger les catégories suivantes : [1] être envoyé ailleurs; [2] trouver un sens à la souffrance; [3] invisibiliser; [4] accéder aux services; [5] aller aux sources du problème; et [6] agir. C’est à travers une lentille postcoloniale que l’étudiante-chercheuse examine la viabilité d’une approche qui intègre les savoirs locaux, les pratiques communautaires et les valeurs autochtones, comme la cohésion sociale et le pardon, plutôt que l’individualisation des troubles. Cette approche recommande une plus grande collaboration entre les institutions de santé et les sociétés inuit, ainsi que le développement de pratiques adaptées culturellement et respectueuses des droits de la personne. Ce mémoire constitue une contribution au domaine de la santé mentale autochtone et de la sécurisation culturelle en psychiatrie, alors qu’il offre une base pour repenser les pratiques de ce domaine et réduire les disparités systémiques. Il souligne également la nécessité de poursuivre la recherche en contexte canadien pour mieux comprendre les expériences vécues par les PIPP en lien avec les soins psychiatriques coercitifs.

Type de document: Thèse (Mémoire)
Directeur de mémoire/thèse: Pariseau-Legault, Pierre
Co-directeurs de mémoire/thèse: Hervé, Caroline
Mots-clés libres: Coercition psychiatrique; Sécurisation culturelle; Nunavik; Premiers Peuples; Santé mentale; Colonialisme; Traitements involontaires; Hospitalisation forcée; Dé- colonisation; Inuit; Iniquités en santé
Départements et école, unités de recherche et services: Sciences infirmières
Date de dépôt: 10 nov. 2025 15:23
Dernière modification: 10 nov. 2025 15:23
URI: https://di.uqo.ca/id/eprint/1853

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