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Conflit urbain par les représentations des acteur.e.s en contexte de revitalisation immobilière dans un quartier de centre-ville : cas de la place des peuples (2015-2018) à Gatineau

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Bernier, Guylain (2025). Conflit urbain par les représentations des acteur.e.s en contexte de revitalisation immobilière dans un quartier de centre-ville : cas de la place des peuples (2015-2018) à Gatineau. Thèse. Gatineau, Université du Québec en Outaouais, Département des sciences sociales, 474 p.

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Résumé

Sous un mouvement de métropolisation, les grandes villes actuelles tentent de renverser les effets négatifs de la dévitalisation de leurs quartiers centraux, en misant sur une densification et un repeuplement, mais aussi des mesures visant à les rendre plus attractifs. Or, ce courant favo¬rable aux grands projets immobiliers se confronte à une réalité habitante qui aspire à une qualité de vie, sans subir une gentrification nuisible et onéreuse. De là, un dilemme sinon des opposi¬tions pouvant se transformer en conflit urbain. Le but consiste donc à approfondir et à accroître notre compréhension du sujet.
Ce phénomène est connu, malgré des termes différents, tels que conflit social, luttes socia¬les ou urbaines, sinon conflit de localisation, de territoire ou syndrome NIMBY. L’approche pré¬conisée s’inscrit dans le tournant cognitif en sciences humaines et sociales, de façon à dépasser les explications sur les mouvements de protestation ou sociaux, les divergences d’intérêts ou les défauts de communication. Apparaît alors le rôle des représentations, d’où cette question de re¬cherche : comment les représentations des acteur.e.s influencent-elles la dynamique du conflit ur¬bain en contexte de revitalisation immobilière dans un quartier de centre-ville ? Le territoire et le cas d’étude choisis concernent le centre-ville de Gatineau, qui a connu des moments houleux par le passé, et le cas de la Place des Peuples, avec ses deux tours destinées à s’élever en face du Mu¬sée canadien de l’histoire. Si le cas englobe les années 2015 à 2018, des facteurs antérieurs et des éléments résiduels obligent de voir au-delà.
Un cadre d’analyse a été élaboré à partir de la triade acteur.e-autrui-objet caractérisant à la fois le champ du conflit urbain et le processus de représentation, c’est-à-dire l’image de quelque chose soutirée de quelqu’un pour donner un sens à la réalité. C’est par la mise en relation des ob¬jets-dimensions (centre-ville, PPU du centre-ville, grand projet, contre-projet, quartier, autrui et conflit) avec les étapes du cycle de la dynamique conflictuelle de Beauchard (1981) que sont ob¬tenus les indicateurs. La méthode des entretiens semi-dirigés a été privilégiée auprès d’individus, à savoir des acteur.e.s faisant partie, soit du secteur public, soit du secteur privé, soit de la société civile. Les informations recueillies ont été triangulées avec des éléments d’observation et d’autres soutirés d’une étude documentaire et de la presse. Grâce à une analyse thématique, des grands traits ont pu être tracés sur diverses dichotomies.
Les résultats dévoilent une opposition sur l’image espérée pour le centre-ville. D’un côté apparaît un idéal de rayonnement à la hauteur de la quatrième ville d’importance de la province et de porte d’entrée du Canada francophone, de l’autre un milieu de vie complet à l’échelle humai¬ne. En l’occurrence, le PPU du centre-ville constituait un compromis sur ces deux images qui au¬guraient un conflit éventuel. Place des Peuples l’a incarné, puisque son promoteur a choisi un quartier résidentiel zoné à trois étages et voué à une protection patrimoniale. Par ailleurs, l’autrui¬adversaire représente une dimension importante, de façon à s’intéresser à l’interprétation de ses représentations par le camp opposé. Ainsi, les David NIMBYistes se lèvent contre un Goliath ty¬rannique. Mais avoir une position ne signifie pas son maintien tout au long du conflit urbain. Un changement évoque des valeurs ou des espérances. Et le contre-projet sert à convaincre sur une alternative incarnant des valeurs communes, comme la préservation du patrimoine.
Ainsi, les représentations interfèrent partout, en tout temps. Elles sont présentes avant mê¬me les tensions causées par le souci de revitaliser le centre-ville et l’apparition du grand projet. Le heurt des représentations contradictoires crée une bipolarisation, alors que l’intensité émotion¬nelle s’allie aux préjugés et aux stéréotypes confirmés par des itérations cristallisant les représen¬tations sur l’adversaire. Ce qui était au départ un projet ou un contre-projet devient des visages, voire des personnages qui réagissent à partir d’un répertoire d’action.
Les représentations des acteur.e.s exposent trois temps où les conditions ont permis et per¬mettront le conflit urbain. D’abord, elles ont servi à son émergence, avec deux visions opposées sur le développement du centre-ville, ensuite elles ont profité d’un premier parti politique munici¬pal et d’un maire rétifs aux promoteurs et soucieux du patrimoine, et finalement, elles assurent son retour ou plutôt sa continuité, dans la mesure où elles demeurent sensiblement les mêmes depuis le dénouement.

Type de document: Thèse (Thèse)
Directeur de mémoire/thèse: Gauthier, Mario
Mots-clés libres: Conflit urbain; Représentations; Grand projet; Quartier; Revitalisation urbaine
Départements et école, unités de recherche et services: Sciences sociales
Date de dépôt: 16 oct. 2025 18:44
Dernière modification: 20 oct. 2025 17:32
URI: https://di.uqo.ca/id/eprint/1845

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